A la conquête du monde – Darius Ier le Grand, roi des Perses
Frise des archers - Palais de Persépolis - musée du Louvre
Au temps des dieux et des légendes, Darius Ier (550/486 av JC) part à la conquête du monde grec afin de d’étendre l’empire perse achéménide. Un siècle avant Alexandre le Grand, Darius va ainsi conquérir les royaumes du monde grec et du Moyen-Orient. De multiples légendes content l’histoire du plus grand roi perse. Comme souvent à cette époque, son accession au trône est consécutive à un coup d’état. A la tête d’une armée, accompagnée de ses conjurés, il renverse le roi Bardiya. Après avoir assassiné le roi, les conjurés décident de choisir un nouveau monarque selon une méthode plutôt étonnante : le premier de leurs chevaux qui hennira à l’aube rendra son propriétaire roi. Cette méthode est pour le moins farfelue…. Mais Darius est un fin stratège, il fait sentir à son cheval une jument ce qui déclencha un hennissement. L’affaire est faite : Darius devient roi !
Darius perpétue les traditions perses. Il épouse les conjointes de son prédécesseur. Ainsi la reine Atossa, épousera trois souverains durant sa vie. Le dernier étant Darius. Reine cultivée et maligne, elle dirigera le harem de son époux, ce qui lui vaudra une place privilégiée à la cour. La reine Atossa réussira à placer son fils sur le trône parmi les 11 fils du souverain : le roi Xerxès. Ce nom vous dit peut être quelque chose…. Xerxès est le roi perse qui massacrera les guerriers Spartiates menés par Léonidas au défilé des Thermopyles.
Mais revenons au père de Xerxès. Darius est avant tout un conquérant ; ou du moins, tenta-t-il de l’être. A la tête d’une gigantesque armée, il unifie les provinces perses et perpétue le système des satrapies. Ces provinces administratives ont pour principale mission d’apporter un tribut au roi. Les perses ne perdent pas le nord : l’argent est le nerf de la guerre ! Si une satrapie se révolte ou ne paye pas son tribut, la riposte des perses est sanglante. A l’époque, on ne fait pas dans la dentelle : les massacres sont monnaie courante pour servir d’exemple et dissuader toute tentative future.
A la tête de son armée, Darius part à la conquête de l’Asie et remonte le Danube pour envahir le royaume Scythe (actuelle Ukraine et Russie). Il est accompagné d’une armée de plusieurs centaines de milliers d’hommes. Mais les Scythes se défendent avec courage et mènent une véritable guérilla qui poussera Darius à renoncer à ses rêves de conquérir l’Asie. La campagne est un échec mais Darius trouve alors un nouvel objectif de conquête : la Grèce ! Il prend pour prétexte la révolte de l’Ionie pour justifier son invasion de la Grèce.
La Grèce du Vème siècle avec JC est constituée de plusieurs citée états qui dirigent les différentes provinces du pays. Les cités grecques ne s’entendent pas. Ne dit-on pas qu’il faut diviser pour mieux régner ? Darius est malin. Il profite de ces petites rivalités entre les cités pour les conquérir les unes après les autres. Il est arrêté à Marathon par les athéniens et les platéens. Après ce nouvel échec, Darius va renoncer à ses prétentions sur la Grèce.
Frise des lions - Palais de Darius à Suse - musée du Louvre
Le roi n’est pas un grand conquérant, alors comment rentrer dans la postérité ? En quête de gloire, Darius va exceller dans un tout autre domaine que le champ de bataille : il sera un grand bâtisseur. La cour perse est itinérante. Le roi se déplace de palais en palais : Suse, Ecbatane, Babylone…. Darius n’a que l’embarras du choix. Un brin mégalomane, il fait construire sa propre capitale. C’est ainsi que va être érigée la ville de Persépolis (située dans l’actuelle Iran). Persépolis devient le centre administratif de l’empire. Le palais érigé par Darius est somptueux. Entièrement dédié à la grandeur du roi, il est paré de bas reliefs sculptés sur le thème des guerres et de la soumission des ennemis (dans un but pédagogique bien sûr….). Le musée du Louvre en conserve quelques vestiges : la frise des archers et le chapiteau de l’apadana. Les frises en terre cuite vernissées donnent un aperçu de la magnificence du palais. Nous pouvons nous égarer quelque peu dans l’histoire et imaginer que ces archers représentent les célèbres immortels. Ces 10 000 guerriers d’élite, recrutés parmi les meilleurs combattants du royaume, constituaient la garde rapprochée du roi. Ils étaient craints autant que respectés.
Darius ne verra pas son palais achevé. Les travaux seront continués par son fils Xerxés et ses descendants. Bien que plusieurs légendes lui prêtent une fin héroïque, Darius va mourir de maladie mais rien ne prouve qu’il fût empoisonné (ce qui était très courant à la cour perse).